Fête de l’assomption à Dissin : Un grand moment de communion entre fils et filles du Sud-ouest

Publié le vendredi 16 août 2019 à 01h10min

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Fête de l’assomption à Dissin :  Un grand moment de communion entre  fils et filles du Sud-ouest

Chaque 15 août, la communauté chrétienne célèbre la fête de l’Assomption. En plus de son caractère spirituel, cette fête en pays dagara-lobi, revêt des dimensions festive, culturelle et socioéconomique. C’est ainsi que chaque 15 août à Dissin (province du Ioba,région du Sud-ouest ) est devenu une journée de prière, de rencontre et de retrouvailles pour la communauté dagara qui a inscrit cette journée en lettres d’or dans son agenda.

Les fidèles catholiques célèbrent chaque 15 août l’Assomption de la vierge Marie, un dogme de l’église catholique. Le sens de cette fête, selon Monseigneur Ollo Modeste Kambou , évêque du diocèse de Gaoua, « c’est une vérité de foi proclamée par le pape et les catholiques doivent y croire. C’est le pape Pie XII qui a proclamé en 1950 l’assomption de la vierge Marie, pour dire que Marie a été élevée au ciel avec son âme et son corps, dans l’intégrité de sa personne, tout son être humain a en quelque sorte été assumé en Dieu ».

Au nombre des activités entrant dans le cadre de la célébration de l’Assomption à Dissin figure en premier la grande messe qui s’est tenue à l’église Sainte -Thérèse de l’enfant Jésus. Elle a tenu toutes ses promesses comme à l’accoutumée. Une messe qui repose résolument sur l’amour, la solidarité et la fraternité autour de la vierge Marie, mère de Dieu, tous témoigne l’abbé Rufin Somé, curé de la paroisse de Dissin : « L’assomption de la vierge Marie est une solennité qui dit que Marie au terme de sa vie sur terre, son corps n’a pas connu la corruption comme celui de son fils et son fils l’a élevé jusqu’au ciel dans son corps et son âme , c’est un privilège de Dieu, et Dieu l’a voulu ainsi parce que Marie est la mère de Jésus, celui qui nous a sauvés ».

Les fidèles catholiques venus de l’intérieur comme de l’extérieur du pays disent avoir passé des moments de spiritualité à travers l’homélie du jour. Pour Angèle Kalmogo, venue de Ouagadougou, « cette journée a toujours un impact pour ceux qui veulent réellement emprunter le chemin de la sainteté ; il y a toujours un message à tirer quand on célèbre la fête de la mère ».

Après ces moments de spiritualité, c’est l’heure pour les uns et les autres de célébrer les retrouvailles entre amis , parents et promotionnaires. Cette fête a une valeur sociale pour la communauté dagara particulièrement celle ressortissante de Dissin. De l’avis d’un natif de la localité, Pooda Romuald Pascal dit Petit Jésus, promoteur de spectacles et artiste musicien, « le 15 août à Dissin est un grand moment de retrouvailles pour nous. A l’intérieur du pays comme à l’extérieur, nous n’avons pas souvent l’occasion de nous revoir et à cette fête ce sont les retrouvailles entre frères, amis et promotionnaires.

On profite également se ressourcer et demander la bénédiction des anciens que nous avons laissés au bercail. Puis d’ajouter : « C’est l’occasion également de promouvoir notre culture parce que tous les artistes natifs de Dissin se retrouvent pour des expositions, des concerts , une manière de présenter nos potentialités culturelles à nos enfants, à la jeune génération et également à nos invités qui ne sont pas de la localité ». Roland K.Somé, agent à la direction régionale de l’agriculture du Sud-ouest, natif de la localité, estime que « c’est un aubaine pour des enfants d’une même famille de se connaitre et de garder le contact même après la fête ; donc chaque 15 août, sauf cas de force majeure,2 on tient à être au bercail ».

D’où est venu ce rituel annuel dont les fils de Dissin ne veulent pas se faire conter ? Pour l’évêque du diocèse de Diébougou ,Monseigneur Kussiélé Der Raphael Somé, « c’est une culture chrétienne, catholique qui est rentrée peu à peu dans la zone de Dissin en particulier depuis le temps des premiers missionnaires qui ont mis l’accent sur cette fête et qui ont éduqué les enfants chrétiens, particulièrement les séminaristes qui étaient à Nasso ,Tounouma ,Toussiana et les étudiants ressortissants de la localité. Et une fois qu’ils se retrouvaient en vacances, ils organisaient des activités de vacances qui les réunissaient et la date de clôture de ces activités était toujours calée au 15 août. C’est surtout la jeunesse chrétienne catholique et estudiantine qui a beaucoup œuvré de par leurs activités à telle enseigne qu’à cette date tout le monde veut revenir au bercail pour les retrouvailles du fait de nos fonctions qui nous éloignent les uns des autres ».

Avec le flux important de personnes que draine cette date à Dissin, ce sont les tenanciers de maquis, buvettes ,restaurants et autres lieux de réjouissances qui se frottent les mains avec des chiffres d’affaires en hausse. C’est le cas de Edwige Somda gérante d’un hôtel de la place. « A cette date, la demande de chambres est trop élevée et nous n’arrivons pas à satisfaire la demande », dit-elle. La fête se vit dans tous les grands artères de la ville avec des animations podiums de sociétés venues faire la promotion de leurs produits.

Au regard des réjouissances à cette date, cette journée doit être d’abord d’une part spirituelle, nous confie l’évêque du diocèse de Diébougou. « Il appartient maintenant aux chrétiens, à la paroisse et aux prêtres de faire en sorte que l’aspect louanges à Dieu et à Marie ne soit pas évacué au profit des réjouissances et de la boisson, ce qui aura des effets et on oublierait la cause. Nous avons le droit de nous réjouir, mais pas oublier le sens de cette journée qui est éminemment religieuse », recommande l’homme de Dieu.

Boubacar Tarnagda

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