Syndicats : Les travailleurs de Gaoua disent « non » à l’application de l’IUTS sur les indemnités

Publié le jeudi 13 février 2020 à 10h43min

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Syndicats : Les travailleurs de Gaoua disent « non » à l’application de l’IUTS sur les indemnités

Les travailleurs de la ville de Gaoua ont commémoré le 54e anniversaire du soulèvement populaire du 3 janvier 1966, qui avait été marqué par la chute du président Maurice Yaméogo. Réunis sous la bannière de l’Unité d’action syndicale (UAS), ils se sont retrouvés ce 3 janvier 2020 sous les « Manguiers des funérailles » du secteur 4, pour exprimer leur refus de l’application annoncée de l’IUTS sur les indemnités.

Le 54e anniversaire du soulèvement populaire du 3 janvier 1966 a été commémoré ce 3 janvier par la Coordination régionale de l’UAS autour d’une assemblée générale marquée, d’une part, par une conférence de restitution de l’assemblée générale de l’UAS tenue le 18 décembre 2019 à Ouagadougou et, d’autre part, par une communication qui a eu pour thème : « 3 janvier 1966 : historique, enseignements et perspectives ». Cette communication a été animée par Balélé Bako dit Antoine de la F-SYNTER.

Pour le communicateur, le président Maurice Yaméogo a été contraint de quitter le pouvoir parce qu’il a pris des mesures antisociales. « Maurice Yaméogo a perdu le pouvoir parce qu’il a voulu se retourner contre son propre peuple par des mesures antipopulaires, des mesures auxquelles les structures syndicales ont dû répondre de façon vigoureuse… », a-t-il rappelé. Entre autres mesures impopulaires prises par le premier président de la Haute-Volta, il y a eu l’instauration du parti unique, les restrictions des libertés syndicales, la diminution des salaires, la dilapidation des ressources.

Evoquant la situation actuelle, le conférencier trouve qu’elle présente des similitudes avec celle ayant entraîné le soulèvement populaire de 1966. « Que ce soit sur le plan politique, social et économique, nous assistons à la gabegie, au bradage des ressources naturelles. La gestion actuelle de nos dirigeants n’est pas loin de celle de 1966 et nous devons nous assumer comme nos aînés l’on fait en 1966 », prévient Balélé Bako.

Concernant l’application de l’IUTS sur les indemnités, M. Bako estime que les ressources sont à rechercher ailleurs mais pas sur le salaire des fonctionnaires « qui peinent déjà à joindre les deux bouts ».

Pour Aoué Gomgnimbou, modérateur de cette conférence, « l’IUTS avait été institué pour résoudre une situation conjoncturelle ». Mais l’étendre sur les indemnités, « c’est plonger davantage les fonctionnaires dans la misère ». En somme, pour ce qui est de l’IUTS, les syndicats sont prêts à faire échouer le gouvernement, foi de Balélé Bako dit Antoine.

Le compte rendu de l’assemblée générale de l’UAS tenue le 18 décembre 2019 à Ouagadougou a été fait par Sansan Bienvenu Da. Il a détaillé de façon concrète l’incidence que chaque catégorie de fonctionnaire doit ressentir après l’application de l’IUTS sur les indemnités et a transmis le message du bureau national de l’UAS qui est la mobilisation en attendant d’éventuels mots d’ordre.

Boubacar Tarnagada

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