Pour mieux comprendre les raisons de cette tension, nous avons joint au téléphone Lassina Ouattara, délégué général des élèves du lycée Bafuji de Gaoua. Ce dernier confie : « Nous avons constaté que depuis ce matin, nos camarades du complexe scolaire [Notre-Dame de l’Annonciation] sont en composition. Nous sommes allés rencontrer la directrice du complexe pour lui dire que les évaluations sont suspendues par les enseignants. Et nous négocions avec elle pour que ce mot d’ordre soit respecté parce que la mesure est valable au public comme au privé. Nos devoirs programmés dans ces jours-ci ont été annulés ».

Les pourparlers ont accouché d’une souris, au regard de la tournure des évènements. Lassina Ouattara ajoute : « Elle nous a dit que ce n’est pas possible d’observer ce mot d’ordre au complexe, parce qu’elle dit ne pas être au courant de la mesure et nous demande de lui apporter la note de cette suspension des évaluations… ».

Il s’en est alors suivi une course-poursuite entre élèves du lycée Bafuji et forces de l’ordre. Des élèves dispersés à coups de gaz lacrymogène, des voies barricadées par des pierres, c’est le constat que l’on a pu faire aux alentours de ces deux établissements voisins. Cinq élèves manifestants avaient été arrêtés et libérés par les forces de l’ordre quelques heures après, avec des traces de blessures et de coups, témoigne le délégué général des élèves du lycée Bafuji, Lassina Ouattara.

Nos tentatives pour avoir la version de la sœur directrice du complexe scolaire Notre-Dame de l’Annonciation de Gaoua sont restées vaines.
Les élèves du primaire et du secondaire de cet établissement sont contraints de rester dans la cour depuis le matin, avec les forces de l’ordre positionnées à l’entrée principale.

Boubacar Tarnagda