Mois de ramadan : L’imam de la mosquée centrale de Gaoua appelle les fidèles à respecter les gestes barrières

Publié le lundi 27 avril 2020 à 16h46min

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Mois de ramadan : L’imam de la mosquée centrale de Gaoua appelle les fidèles à respecter les gestes barrières

La communauté musulmane du Burkina Faso a entamé, ce vendredi 24 avril 2020, le jeûne du mois de ramadan. Cette année, ce quatrième pilier de l’islam se déroule dans un contexte assez particulier, lié à la maladie à coronavirus. Les mesures barrières instaurées pour freiner la chaîne de contamination obligent les musulmans à éviter les grands regroupements pour la prière. Mais qu’à cela ne tienne, l’imam de la mosquée centrale de Gaoua, El hadj Abdoul Salam Sissako, appelle ses frères et sœurs musulmans à observer les prescriptions habituelles de ce mois de ramadan, tout en respectant les gestes barrières pour éviter le Covid-19.

« Jeûner tout un mois est une prescription de Dieu aux fidèles musulmans. C’est également un des piliers de l’islam », nous informe Abdoul Salam Sissako, imam de la mosquée centrale de Gaoua. Il ajoute que le contexte de cette année est certes particulier, mais il ne doit en aucun cas ébranler la foi des fidèles musulmans.

L’imam dit comprendre la désolation des uns et des autres, mais il tient à rappeler ceci : « Ce n’est pas la première fois que le monde traverse une crise sanitaire. En pareille situation, le prophète Mohamed nous recommande de ne pas aller dans les localités où sévit la maladie et de ne pas sortir de ces localités, si nous y sommes déjà ; cela pour éviter que la maladie ne se propage. C’est pourquoi, je demande à mes frères et sœurs musulmans d’observer ce mois béni comme d’habitude tout en respectant les mesures barrières du Covid-19 ».

Hadja Aminata Cissé

Comme solution à la fermeture des mosquées, l’imam Abdoul Salam Sissako recommande de s’organiser pour prier à domicile, en groupe restreint.

Pour Hadja Aminata Cissé, ce qui arrive est du jamais-vu pour elle. « Depuis que je suis née, je n’ai jamais vu une maladie qui nous traumatise comme ça. On ne peut plus se serrer les mains, ni aller à la mosquée. Mais comme c’est une affaire de maladie, on va respecter ce que les autorités ont dit. Pour la prière, on va s’organiser pour la faire à la maison », a-t-elle confié.

Alassane Sangaré, formateur à l’ENEP de Gaoua.

De son côté, Alassane Sangaré, formateur à l’ENEP de Gaoua, espère qu’il y aura bientôt des allègements dans les mesures restrictives. « Il faut reconnaître que le contexte de cette année est un peu particulier avec le Covid-19. On a entendu les recommandations de la Fédération des associations islamiques pour la reprise des activités à caractère religieux. Mais jusque-là, nous n’avons pas eu de retour.

Pour la prière qui est l’un des aspects les plus importants de ce mois, nous allons nous organiser pour la faire à domicile. Mais on aurait souhaité qu’on trouve des mesures palliatives pour qu’on puisse communier en grand groupe, parce que le ramadan est un mois de pénitence, de piété. Nous sommes obligés de tenir compte du contexte, tout en espérant qu’il y aura des allègements par la suite, sinon ce n’est pas simple », a déclaré Alassane Sangaré.

Boubacar Tarnagda

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