Mois de jeûne à Gaoua : Avec le Covid-19, le marché est morose pour les vendeuses de galettes et de bouillie

Publié le mercredi 6 mai 2020 à 23h25min

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Mois de jeûne à Gaoua : Avec le Covid-19, le marché est morose pour les vendeuses de galettes et de bouillie

Le mois de ramadan est l’occasion de faire de bonnes affaires pour les vendeuses de galettes, de jus et de bouillie. A Gaoua, nombreuses sont les femmes qui font du commerce de ces produits leur gagne-pain. Mais cette année, le coronavirus semble avoir éloigné certains clients.

Pour la rupture du jeûne, la bouillie, les galettes et les jus locaux sont prisés par les fidèles musulmans. En temps normal, les vendeuses de ces denrées font de bonnes affaires dans le mois de ramadan. Mais cette année, la fermeture des mosquées avait négativement joué sur les affaires de ces vendeuses.

Au secteur 1 de Gaoua, Latifatou Sako, vendeuse de galettes, avoue que le marché était morose au début du ramadan. Avec la réouverture des mosquées, elle a retrouvé le sourire. « L’année passée, par jour, je pouvais vendre deux à trois bassines. Mais ces premiers jours de carême, je n’arrive pas à vendre une bassine. Mais comme les mosquées sont ouvertes, ça va aller, parce que les grandes commandes sont envoyées dans les mosquées pour la rupture », nous confie-t-elle.

Lirmanté, Somé dit Yôrôbô

Au secteur 3 de la ville, Ramata Bamba, vendeuse de jus locaux, n’est pas tout du contente. « L’an passé, je pouvais faire une vente de 30 000 à 35 000 francs par jour. Mais cette année, les clients ne viennent pas. Avec la maladie-là, chacun se méfie », déclare-t-elle. Lirmanté Somé dit Yôrôbô, un de ses clients, se prononce sur la situation : « Je consomme régulièrement son jus de gingembre qui est bien fait et j’en prends souvent pour mes amis musulmans. Cette année, je constate que sa clientèle a baissé ».

Mariame Doané, vendeuse ambulante de jus locaux.

Non loin de là, Awa Soma, vendeuse de bouillie et de galettes, a moins de clientèle cette année parce qu’elle refuse la consommation sur place. « Certains clients restent sur place pour boire leur bouillie avant de continuer, mais avec le coronavirus, je ne veux plus accepter cela. Des clients refusent en s’en vont, parce qu’ils disent ne pas vouloir emporter ; tout cela joue sur le marché », regrette Awa Soma.

En revanche, Mariam Doané, vendeuse ambulante de jus locaux, se frotte les mains. « Actuellement, avec le carême, je vends 35 000 à 40 000 francs par jour. Et comme nous sommes aussi en temps de chaleur, je ne me plains pas du marché », se réjouit-elle. Sa seule inquiétude, c’est le contact permanent avec l’argent des clients en ce temps de coronavirus. C’est pourquoi elle circule avec du gel hydro-alcoolique qu’elle utilise régulièrement.

Boubacar TARNAGDA

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