Entrepreneuriat agricole à Gaoua : L’étudiant Adama Palé expérimente une superficie de 4 hectares

Publié le mardi 9 août 2022 à 23h18min

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Entrepreneuriat agricole à Gaoua : L’étudiant Adama Palé expérimente une superficie de 4 hectares

Les initiatives en entrepreneuriat agricole dans les provinces sont de plus en plus remarquables depuis un certain temps. En plus des producteurs habituels, des particuliers s’essayent à la production agricole. C’est le cas de Adama Palé, étudiant en droit à l’université Joseph-Ki-Zerbo de Ouagadougou. Il a décidé pour cette saison agricole de produire du haricot (niébé de 65 jours) sur plus de 4 hectares dans le quartier Niobini (secteur 8) de Gaoua, dans le Sud-ouest du Burkina.

Plusieurs raisons ont poussé l’étudiant Adama Palé à se lancer pour la première fois dans cette activité agricole. « L’agriculture est le seul métier que nous avons hérité des parents. Avec le peu de connaissances apprises à l’école, nous pouvons améliorer la manière de travailler de nos parents avec au finish de bons rendements ».

Le fait le plus inquiétant pour lui c’est la situation sécuritaire du pays. « Le pays est instable dans sa grande moitié avec ces déplacements massifs de populations abandonnant leurs champs. Ce qui va engendrer une baisse de la production agricole avec une demande qui sera forte. Ce qui me met mal à l’aise dans cette crise, ce sont les commerçants sans cœur qui vont profiter pour faire de la spéculation sur les denrées alimentaires, surtout dans les zones en difficultés ».

Adama Palé a semé sur près de 4 hectares du haricot (niébé de 65 jours) dans le quartier Niobini (secteur 8) de Gaoua

Pour lui, la recherche du gain devait être le dernier souci des producteurs et des commerçants. « Le pays est en difficulté, quel est l’apport individuel de tout un chacun pour résorber cela ? Si des gens doivent mourir de faim pendant que des commerçants vont se remplir les poches, je ne vois plus le sens de l’intégrité du Burkinabè. Si tout se passe bien et que la récolte est bonne, je vendrai à prix social. Des nécessiteux aussi seront servis. L’essentiel est de rentrer en possession de ce que j’ai investi dans le champ pour ne pas me retrouver avec des crédits. Le bénéfice à outrance n’est pas ma priorité surtout en ces temps pareils où nous devons exprimer notre solidarité envers nos frères déplacés internes… ».

Poussée de jeunes plants de haricot, selon les estimations des techniciens, environ huit tonnes sont attendues dans le champ de Adama Palé

Conscient que la première expérience ne sera pas chose aisée, Adama Palé s’est attaché les services de femmes pour les semis et de jeunes vacanciers pour le labour. « J’ai pris des renseignements sur ceux qui pourront m’aider, le coût de leur travail, avant de m’engager » nous assure-t-il.

Quelques amis également le soutiennent dans l’initiative et s’occupent du champ pendant ses déplacements. Aussi, il se fait accompagner par un technicien de l’agriculture pour les conseils d’usage en lien avec le choix des semis, le traitement pour minimiser les attaques des ravageurs.

A terme, il espère récolter environ huit tonnes, selon les estimations des techniciens du domaine, nous confie-t-il.

Boubacar TARNAGDA
Lefaso.net

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